L’agriculture verticale pratiquée à grande échelle dans les centres urbains a un grand potentiel pour :
- fournir suffisamment de nourriture de manière durable pour nourrir confortablement l’ensemble de l’humanité dans un avenir prévisible ;
- permettre à de grandes étendues de terre de retourner au paysage naturel en restaurant les fonctions et les services de l’écosystème ;
- utiliser de manière sûre et efficace la partie organique des déchets humains et agricoles pour produire de l’énergie grâce à la production de méthane, tout en réduisant considérablement les populations de vermine (ex : rats, cafards) ;
- assainir les eaux noires, créant ainsi une nouvelle stratégie indispensable pour la conservation de l’eau potable ;
- tirer parti des espaces urbains abandonnés et inutilisés ;
- briser le cycle de transmission des agents pathogènes associés à un environnement contaminé par des matières fécales ;
- permettre la production alimentaire tout au long de l’année sans perte de rendement due au changement climatique ou à des événements liés aux conditions météorologiques ;
- éliminer le besoin d’utiliser des pesticides et des herbicides à grande échelle ;
- fournir un nouveau rôle majeur aux industries agrochimiques (c-à-d. concevoir et produire des produits chimiques sûrs et efficaces), concevoir et produire des régimes alimentaires sûrs et chimiquement définis pour une grande variété d’espèces végétales commercialement viables ;
- créer un environnement qui encourage une vie urbaine durable, favorisant un état de bonne santé pour tous ceux qui choisissent de vivre dans les villes.
Dans cet article, découvrez ce qu’est l’hydroponie (http://www.ldeo-interieurs.com/tout-pour-adopter-l-hydroponie/).
Quel est le problème ? Pourquoi l’agriculture hydroponique ?
Notre système agricole actuel est à la hauteur d’une tâche énorme : d’ici 2050, nous devrons augmenter la production alimentaire d’environ 70 % afin de répondre aux besoins caloriques d’une population mondiale de 9,8 milliards de personnes dont 68 % devraient vivre dans des zones urbaines. Si nous devions projeter une croissance linéaire du rendement de notre production agricole des cinq dernières décennies, nous serions loin d’atteindre ce type de croissance d’ici 2050.
La quantité de ressources utilisées par l’agriculture traditionnelle est astronomique. La plupart des productions végétales étant déjà poussées à leur plafond, tant sur le plan génétique que chimique (une augmentation significative de l’utilisation d’engrais ou de pesticides ne permettra pas d’accroître suffisamment les rendements), l’intensification et l’expansion des terres utilisées pour la production alimentaire ont été considérées comme les seules options viables pour répondre à ces demandes alimentaires croissantes.
À l’échelle mondiale, 70 % de l’eau utilisée sert à la production agricole, en grande partie à cause de pratiques d’irrigation non durables. Actuellement, 38 % des terres non gelées de la planète sont utilisées pour la production alimentaire. Ce pourcentage va continuer à augmenter : d’ici 2050, 593 millions d’hectares de terres devront être transformés en terres agricoles pour répondre aux besoins caloriques prévus de la population mondiale si nous continuons comme si de rien n’était.
Cette superficie nécessaire équivaut à peu près au double de la taille de l’Inde. Cette perspective met de nombreux écosystèmes essentiels en danger d’être complètement détruits, en particulier ceux qui sont essentiels au maintien d’un équilibre déjà perturbé du dioxyde de carbone dans notre atmosphère.
Les forêts tropicales, écosystèmes clés qui régulent la biosphère terrestre et abritent la majorité de la biodiversité mondiale, sont rapidement transformées en monocultures pour l’agriculture industrielle. La déforestation est un moteur essentiel de la perte de biodiversité mondiale et des émissions de carbone anthropiques.
En 2014, le WWF a constaté que nous avions déjà perdu 52 % de la biodiversité mondiale des espèces vertébrées en raison de l’exploitation humaine des ressources de la planète. La déforestation s’est avérée être la deuxième plus grande source d’émissions de dioxyde de carbone anthropique, juste après la combustion de combustibles fossiles. Il faut mettre un terme à cette destruction généralisée d’écosystèmes essentiels, qui entraîne une perte importante de biodiversité et une perturbation des fonctions des écosystèmes.
En outre, le changement climatique menace les rendements agricoles avec des climats plus secs dans des régions déjà sèches et des climats plus humides dans des régions déjà humides, ainsi que de nombreux autres impacts. Ces effets ne feront qu’aggraver l’insécurité alimentaire dans les régions sèches du monde entier. Si le défrichage des terres pour la production agricole se fait au nom de la satisfaction des besoins alimentaires de la population mondiale, les compromis sociaux et écologiques sont élevés.
Ces compromis modifient déjà complètement le tissu social de nos vies, comme en témoigne le développement rapide du nouveau Coronavirus (COVID-19). La pandémie de COVID-19 a rendu les humains plus conscients des effets néfastes de notre contact croissant avec une faune sauvage jusqu’alors intacte.
Cet empiètement sur le monde naturel est en grande partie motivé par la nécessité de disposer de plus de terres agricoles pour subvenir aux besoins d’une population humaine croissante. La création d’écotones entre la faune sauvage et nos champs cultivés augmente, tout comme le risque d’apparition de zoonoses infectieuses au cours de notre vie. Si aucun changement n’est apporté à notre trajectoire agricole actuelle, il sera inévitable que davantage de cas d’infection et de destruction massives par des zoonoses se produisent.
Ce tour d’horizon des raisons pour lesquelles nous devons trouver des alternatives à notre système agricole actuel pour répondre à la demande croissante de nourriture est loin d’être exhaustif. L’agriculture hydroponique offre une solution à de nombreux inconvénients des problèmes agricoles actuels de notre monde.